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Ségolène 2007 - 2012
2 mai 2007

Celui qui se prenait pour le Pen

Je ne comprenais vraiment pas pourquoi, malgré les évidences et les multiples mises en garde de l’extrême gauche, de la gauche, d’une partie du centre et même de la droite, Nicolas Sarkozy continuait à monter dans les sondages. Alors que si vous interrogiez les gens, la plupart étaient d’accord pour dire que cet homme est dangereux, les sondages n’en avaient cure et il continuait à caracoler en tête et à faire la nique à sa rivale. J’écris au passé mais c’est toujours le cas aujourd’hui. J’écris au passé parce que je viens enfin de comprendre ce qui se passe : plus l’alerte sera donnée, plus il sera montré du doigt et plus sa place de premier sera assurée. Si je n’avais pas compris ce qui se passait, c’est que j’ai la mémoire courte, j’avais déjà oublié le cas le Pen. Cela ne s’est pourtant pas passé il y a si longtemps que cela et pire, ce n’est même pas sûr qu’il n’ait pas d’avenir. Mais qu’importe ! Ce dont je me suis souvenu, c’est la manière dont sa courbe popularité a évolué au fil du temps et comment les gens ont voté pour lui. Rappelez-vous toutes ces années passées à le diaboliser. Il incarnait le mal absolu et les autres partis, tous les autres partis, ne cessaient de le clamer sur tous les tons. Le résultat, c’est que son image était exécrable. C’était bien. Sauf que dans le secret des urnes, l’homme montait jusqu’à l’apothéose, avril 2002, quand il a réussi à décrocher une place en finale. Depuis, que s’est-il passé ? Il a voulu se doter d’un vernis de respectabilité et ma foi, il y est en partie parvenu. Le front national n’était plus le grand méchant loup. Sa popularité augmentait et l’avenir semblait prometteur. Mais dans le secret des urnes, ses électeurs ne l’ont pas suivi. Il n’était plus le danger, il n’était plus intéressant, ils ne voteraient pas pour lui. Tandis que le Pen jouait la respectabilité, un autre prenait le relais, saisissant le témoin à pleines mains. J’ai nommé Nicolas Sarkozy. Le terrain laissé libre par la respectabilité naissante d’un le Pen vertueux, il s’en est emparé et l’a occupé à vrai dire assez intelligemment. Orientant ses discours vers les thèses faisandées de l’extrémisme de droite, tout en s’en défendant (le Pen n’a jamais fait autre chose que s’en défendre, lui-même se situant au centre droit) n’hésitant pas à se comparer au vieux maître (n’a-t-il pas repris sa phrase : « je dis tout haut ce que les Français disent tout bas ») Il incarnait le renouveau de l’homme sulfureux, dangereux mais fort. Et c’est là le maître mot : fort. Qu’importe le discours, seule l’apparence compte. Les Français n’ont retenu que cela : Sarkozy est un homme qui en a dans la culotte. Mieux encore, son odeur de souffre les fait bander. Il les fait frissonner. Et c’est encore mieux qu’avec le Pen puisque malgré tous ses excès, Nicolas Sarkozy passe encore pour un démocrate et un républicain. Le frisson sans risque, l’impression d’en être un vrai sans même avoir à jouer avec le feu. On pourra se désoler d’un raisonnement aussi stupide mais c’est la vérité. Passer pour un homme fort en choisissant l’outrance, associer excessivité et énorme paire de couilles, c’est cela qui fonctionne. Là où le bat blesse, c’est que les Français (ceux qui tiennent ce raisonnement en tout cas) se trompent. Non, ce n’est pas parce qu’on joue avec le feu qu’on est un homme fort. On est simplement un homme dangereux. Non, ce n’est pas parce qu’un homme est diabolisé par une partie du système qu’il a forcément raison et qu’il est courageux. Non, c’est un pleutre qui joue sur l’imbécillité des pauvres d’esprit. Il est peut-être déjà trop tard et Nicolas Sarkozy réussira peut-être là où Jean-Marie le Pen a échoué : prendre le pouvoir. Il nous restera alors à espérer ou prier pour que toutes ses promesses ne soient qu’électorales, qu’il ne fera rien de ce qu’il a promis. Dans le cas contraire, ses électeurs auront largement le temps de se mordre les doigts sur leur stupide définition de l’homme fort car nous en aurons pour longtemps.
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Commentaires
F
Le problème c'est que Royal n'a pas de ligne conductrice dans son "programme". Elle ne semble avoir aucune vision personnelle et s'en remet systematiquement aux partenaires sociaux. Elle n'est que dans le yaka-faukon. Sur la Turquie, meme si je ne partage pas son avis, Sarko a une position claire quand Sego évoque, péniblement et du bout des lèvres une "pause"..Et la voir parler d'émeutes si Sarko est élu, c'est quand meme révélateur du personnage. Idem quand elle s'en prend aujourd'hui aux sondages, alors que c'est grâce à eux et aux médias qu'elle a réussi a être investie par les militants. Et je ne parle pas des pages incendiaires sur Bayrou, prestement enlevées du site officiel après le 1er tour. <br /> Et ce n'est pas Sarko qui a parlé d'obliger chaque foyer a avoir un drapeau français à la maison. <br /> <br /> Ce que j'espère, c'est qu'elle fasse un TRES mauvais score, et que cela accelère la renovation en profondeur du parti socialiste, un parti veritablement ouvert, pas faussement rassembleur comme ces dernières semaines (s'adjoindre les services de Chevenement était aussi une grande preuve d'ouverture et de renovation de sa part, non ?)
H
Le concept de "Blond inside" (ou blonde de l'intérieur") va très bien à Madame Hollande, gaffeuse démago et incapable d'aligner 2 mots sans être à la façon d'Arlette Laguiller vindicative à souhait!<br /> Tragique cette façon de nous vendre du rêve les yeux ouverts avec cette air cruche et aussi pseudo naïf proche du concept "La vie est belle": des mensonges sans programme! C'est tout!
T
Aprés le débat d'hier,plus aucun doute : Sarkozy sera élu président de la République !<br /> Il sera élu parce que la France a besoin d'un homme compétent, déterminé, franc, imaginatif et curageux! cet homme, c'est Sarkozy !<br /> Il sera élu parce qu'il a une longue expérience de la gestion gouvernemetale et, qui plus est, à des postes sensibles (économie, finances, intérieur).<br /> Ségolène, elle, ne sera pas élue parce qu'elle a promis le paradis à 63 millions de français, autrement dit elle est dans l'utopie et la légèreté...<br /> Les Français ne sont pas dupes ! ils le prouveront dimanche prochain !<br /> Tazoulti
N
ce soir, dans tous les cas, je suis devant ma télé !
C
Je vous retourne votre commentaire : ce qui est excessif est vain...à trop vouloir prouver on détruit sa propre argumentation, et prendre une majorité de français pour des beufs n'est pas signe de l'ouverture d'esprit que l'on prétend s'arroger.
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