Un roman français
Comme nous savons tous que Ségolène va gagner et que maintenant ce n'est plus la peine de vanter ses mérites (pas ceux qu'elle n'a pas, mais ceux qu'elle a dont on ne parle évidemment pas) nous allons ici pronostiquer sur la tenue qu'elle choisira le jour J.
C'est important ça.
Quand on songe qu'il en va de la grandeur de la France, "différencier notre filière par l'image"
Portera-t-elle les rayures du drapeau à l'horizontale ou à la verticale, adoubera-t-elle un couturier de l'hexagone qui offre des emplois aux petites mains nationales ou préfèrera-t-elle le prêt-à-porter asiatique, copieur et de mauvaise qualité, qu'elle ne pourra réutiliser parce qu'elle aura trop transpiré d'émotion?
Je me demande.
Franchement j'hésite.
Je viens de terminer le redoutable livre d'Emmanuel Carrère, "Un roman russe", qui me propose en pousse-café une chronique dans Libération, il s'interroge aussi, et il tient son journal, un peu comme un blog, mais payé, et il peut faire de la publicité pour son film, et LCI, en plus.
Il y parle de son désir implicite de libéraliser l'usage du cannabis (à ce propos j'ai vu un reportage sur la campagne de Jospin en 2002, dans lequel Martine Aubry était très convaincante sur le sujet en ajoutant, "c'est mou, très mou") à postériori elle n'avait pas tort.
Il raconte qu'il fait des pâtes et qu'il est irresponsable politiquement ce qui contredit objectivement l'intérêt de sa chronique, à moins que ce ne soit justement le propos.
Etre irresponsable.
Je dis ça mais ça n'engage que moi, et même pas d'ailleurs, ça n'engage à rien dans la République de l'Impunissable.
Je retourne ma veste
Toujours du bon côté
Ce n'est pas qu'il ait manqué de matière pour écrire son "Roman Russe", il y en avait des choses à dire sur l'immigration, l'identité nationale, le choix, la disgrâce, l'ascension sociale, les reconnaissances diverses du public, soi, sa mère, tout ça et bien plus, vu qu'il est publié, fallait en profiter.
Mais non, il fait comme Rousseau, du moi un vous.
Il ricanne à l'idée que sous le choc Bayrou redevienne bègue.
Mon cynisme en étendard devrait être la devise.
Par exemple encore, grâce à un doigt savamment plongé dans une bouche avide avant d'être posté au vent, "Le Monde" a viré sa cutie, il n'est plus question désormais de suivre aveuglément le Nain dans ses délires médiatiques.
L'heure est à la modération.
Alors que penser de cette image?
Ils disent quoi en écrivant ça?
Le peuple c'est qui?
Quand je vois que notre pov blog, qui a été le premier à la soutenir n'est même pas cité dans son désir d'avenir, je mesure l'ampleur du fossé.