Du poing de Ségolène
On dira ce qu'on voudra.
Qu'il était maternellement belliqueux ou belliqueusement maternel.
Qu'il tenait lieu de discours ou discourait du lieu.
Vous voyez où?
Au creux du ventre.
Là où ça ne se pense pas.
Parce que ce qui fait qu'elle est là où elle est aujourd'hui, c'est bien que "ça" ne se pense pas.
Ni par média interposé, ni par concept, osmose, ni rien.
Et je vois encore une fois mon misérable propos se cogner à l'indifférence absolue de mes congénères, pourtant...
J'écris quand même.
Parce qu'il le faut, à un moment donné.
Nous devons parler.
C'est essentiel.
Nous taire est affreux.
A ma vieille tante qui balance entre François et elle, je dirai :
Pour une fois que tu en as Une, à élire au suffrage universel, Une qui n'a pas peur, même si toi tu as peur pour elle, et je t'accorde que nous sommes toutes dans cet état là, nous pissons dans nos culottes, rien qu'à l'idée qu'elle n'y arrivera pas.
Parce que s'il elle se plante ça nous fera mal, bien trop mal.
Nous sommes en terre inconnue.
C'est le monde des hommes, la politique.
Parce que toi quand tu as accouché, tu n'as pensé qu'à toi, et le bébé, tu l'as retenu dans ton intérieur jusqu'à ce que vous en creviez tous les deux?
Je ne sais pas pour qui la bataille a été la plus rude, pour celui qui sortait ou pour celle qui l'extrayait.
Pire encore.
Pour celles qui ne voulaient même pas savoir ce que c'était.
Si ce n'est pas pour toi, alors ce sera pour ta mère, et si ce n'est pour elle, alors ta grand-mère.
Quoiqu'il en soit, si tu ne lui donnes pas une chance, il faudra attendre bien des années pour que ça se représente de cette façon là.
Médiatiser un poing comme ça.