Du vice nourricier
Ségolène est en couverture de Paris-Match qui cette semaine s'en donne à coeur joie sous la plume du "journaliste-pamphletaire Philippe Alexandre", lesquels envoient une gerbe de mots, et toujours le poids de la photo.
C'est une petite fille qu'elle tient dans ses bras, enfin qu'elle a l'air de brandir plutôt.
Elle a une "mission", elle est en "état de grâce", "elle allait à Domrémy s'agenouiller et prier pour la petite bergère combattante à laquelle elle voue toujours un culte"
Bon! C'est Paris-Match!
Mais quand même il y a dans ce discours quelque chose qui dérange.
Non pas au premier degré de l'amalgame avec la combattante forcément vierge mais plus profondément dans la conception même du féminin que l'on y perçoit.
Quand il s'agit de Cécilia, elle soutient Nicolas, quand il s'agit de François, il est triste car "loin de lui, la mère de ses enfants attire les foules qui l'oublient".
Les autres médias ne sont pas en reste qui tentent d'analyser sa stratégie, la dépeignent comme une harpie, volontariste et incontrolable, suggérant de la nécessité de faire tomber le masque.
Mais quel masque?
Il semble qu'à ce jour ceux qui soutiennent sa candidature plaident plus pour ce qu'elle représente de changement que pour sa personne, et si comme disait Lacan "la femme n'existe pas"?
S'il n'y avait derrière le masque qu'un sujet femme dont le désir est de se définir au même titre que le sujet homme dans l'espace social nouveau, autrement que comme nourricière sans pour autant avoir déterminé les contours précis des rôles à tenir.
Il y a quelques temps déja que la sphère de l'intime n'est plus exclusivement féminine, l'intime devient une raison d'Etat et par conséquent l'affaire de tous.
En celà, l'humanisme ne peut éviter de poser la question du féminisme sans pour autant fomenter "le mythe de la surfemme" (article de F.X. Avajon-Le Monde)